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61. Le départ

Escrivaillon 2

Comme dans ces films où les gens en cavale réussissent à réunir leurs affaire en vingt minutes pour partir, j’avais fais mes sacs et cartons en deux heures (ok, en vrai cinq).
C’est impressionnant la façon dont l’esprit arrive à rationnaliser les moindres actions insensées. J’étais convaincu de prendre là la meilleure décision de ma vie. Et quelque part mon esprit avait des arguments plus que valides. Depuis plusieurs mois, je ne faisais que vivoter, avec peu d’argent, ne profitant pas réellement de la vie parisienne. Alors pourquoi continuer à vivoter au lieu de mettre en place des projets. Et c’était là mon mode de fonctionnement depuis de nombreuses années. Je suis venu au monde avec un bouton « reset ».
Je repars de zéro, et si possible ailleurs. J’avais même remarqué qu’à chaque reset, je me transformais, je changeais, et j’apprennais de nouvelles choses. C’était ma façon de ne pas m’embourber, de ne pas stagner, et de me réinventer. Toujours.

Quand Amandine arriva, elle vit ma chambre vide, les affaires prêtes à être chargées.
« Tu es complètement cinglé… »
Mais dans ma tête, j’exultais, j’allais m’affranchir de toutes ces chaînes, briser ma routine, et j’allais à vivre un nouveau départ. Un de plus.

« Oui, enfin, c’est pas non plus complètement un nouveau départ. »
Soit. J’allais retrouver Zane, Mitch, et les bars d’Amsterdam, la nourriture dégueulasse du Albert Hijn, et la joie de faire du vélo les jours de pluie et de vent en grommelant « mais qu’est ce que je fous là, pays de merde »…

Je partais d’une ville chargée de Brad et de Franck et de Geoffrey, pour retourner dans une ville où j’allais être hanté par Simon.
« Tu penses encore à Simon ? Mais il est fiancé !
– Et bien c’est parfait. Au moment de la cérémonie, quand on demandera « Y a-t-il une personne opposée à cette union ? », je crierai « moi ! ». »
J’étais parti dans un fou rire à cette pensée insensée et pourtant qui ravissait mon esprit si gourmand de rebondissements inattendus.
Mais non, il fallait bien que j’en fasse le deuil. Avec Simon il n’y aurait plus rien. Même si j’espérais peut-être un peu le revoir.

Enfin il fut temps de regarder une dernère fois dans chaque pièce si je n’avais rien oublié. Il était temps de dire au revoir à cette vue et au balcon, à cet évier de la cuisine qui paraissait toujours crade, aux lattes du plancher de ma chambre qui ne tenaient plus, et à la tour Eiffel que je voyais dans les fenêtres des voisins, la nuit…

Dans la voiture, je faisais la liste de toutes les choses que j’allais faire…
« Cette fois je vais prendre des cours pour parler vraiment bien cette langue, et puis je passerai mon permis, et je vais me concentrer sur ma carrière professionnelle. Ou bien j’économise, et dès que j’ai 5000€ je pars faire le tour du monde en auberges de jeunesse et en bossant à droite à gauche. Ou alors je pars à la découverte de mes racines dans un voyage initiatique… »
Je lui racontais tout ce que j’allais faire, en me contredisant sans cesse.
« Tu vas revenir à Paris tu penses ?
– Hmmm.  Je ne sais pas. Pour l’instant j’ai payé jusqu’à fin juillet, donc peut être un week end pour faire la teuf avec les potes, mais je ne suis même pas sûr… J’ai besoin d’autre chose pour le moment.’
Amandine souriait.
« En tout cas je suis contente que tu reviennes. Tu m’avais manquée. »

 

*** Fin (temporaire) ***

 

Lecteurs, lectrices, je vais faire une pause de quelques semaines, j’ai besoin d’un peu de temps de réflexion et vous méritez bien des vacances si vous avez eu le courage de lire mon journal.
Je tenais avant tout à vous remercier. Tous et toutes qui avez commenté, qui m’avez contacté, ou qui avez lu en silence. Je sais que ma fuite vous a fait de la peine, et je n’ai encore répondu à personne, mais cela m’a beaucoup touché. Vous avez eu des mots très vrais que j’ai entendus. Effectivement, vaincre ses traumas, lutter contre ses névroses, c’est un travail qui devrait se faire à deux. Je suis conscient que je n’ai laissé aucune chance à Brad de pouvoir être cette personne qui pourrait m’aider. Et je pense que c’est quelqu’un de bien qui aurait sûrement fait des efforts.
Je ne sais pas pourquoi j’ai dans la tête, comme gravé au fer rouge, que je ne dois pas être une charge pour les gens qui m’entourent, qu’au fond, ils seraient mieux sans moi. Enfin plutôt, si, je le sais bien un peu, le pourquoi. Mais je n’arrive pas à l’intégrer et à changer mon comportement. Je n’y arrive pas. C’est pour cela que je veux me poser et réfléchir. A quoi bon commencer des relations si c’est pour reproduire les mêmes erreurs.
Et puis quand j’ai une idée en tête, je déteste qu’on essaie de me convaincre que c’est une mauvaise idée. J’aime mener mes conneries à terme. C’est pour cela que je ne vous ai pas répondu, si vous avez eu un petit mot.

.Je ne compte cependant pas arrêter là ce blog. Même si je compte me tenir loin des tentations sentimentales pendant quelques temps, j’ai vécu suffisamment d’histoires rocambolesques avant Brad, et vous pourrez même enfin comprendre qui sont Franck et Simon, et les autres, et pourquoi ils m’ont autant marqué, et continuent d’influer sur ma façon de voir les relations
Perso je pensais reprendre le 1er septembre, mais Amandine m’a engueulé, je la soupçonne d’aimer me lire pendant sa pause café et elle n’a ses vacances qu’en août. Alors je pense que je reprendrai le clavier le 2 juillet..

Par contre, j’ai besoin de ton avis.
Ce rythme de 4 billets par semaine était incroyablement chronophage, et j’imagine que pour toi aussi.
Penses-tu que 2 ou 3 billets par semaine suffisent ? Est-ce que tu veux que les jours de parution soient fixes ? Est-ce que tu aimerais que je continue ce rythme de 4/semaine parce que toi aussi tu t’ennuies pendant ta pause café ? Est-ce que tu me trouves con d’avoir vilainement ghosté Brad (question rhétorique. Même moi je ne suis pas fier…) ?
Tes opinions me seront utiles, même si je ne promets rien : tout dépendra de ce que je vais trouver comme travail à Amsterdam, et de ce que la vie va me réserver comme surprises.

Lâche tes commz, et gros bisous

 

 

 

  1. Je m’étais habituée aux 4 billets par semaine, donc ne retiens pas ton inspiration pour moi 🙂

    J’ai hâte de lire la suite.

    <3

  2. Anesydora Anesydora

    🙂
    Personnellement, parfois je suis très frustrée le mardi soir ou le vendredi soir quand le suspense est en rendez vous ^^ Une publication tous les jours ça m’irait bien :))
    Mais je sais le boulot que c’est, et si on peut déjà avoir quelques articles par semaine, ce sera bien!
    Contente d’avoir quelques news via Twitter en ce moment… Bonne chance pour ce nouveau départ!
    Puisse-t-il être le bon!

    Et sinon, OUI c’est très con d’avoir laissé Brad ainsi sur la route…

    @ plus tard!

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