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11 – En attendant le départ : Mitch

Escrivaillon 0

En arrivant à la gare centrale d’Amsterdam, un crachin glacé m’accueillit. Je fermai mon hoodie et me dépêchai dans les ruelles menant au bar où travaillait Mitch. Derrière la porte quelques hommes assis sur des tabourets hauts se tournèrent pour voir qui était le nouvel arrivant. Un autre montait l’escalier menant aux dark rooms.

Derrière le bar, Mitch lança un routinier « Hoi~! Goeienavond! » avant de me distinguer et de se fondre en un grand sourire. « Hey it’s you! I thought you were in Rome! »

Sans me laisser le temps de répondre, il se saisit d’un verre et me servit une bière. Comme à son habitude, il protesta quand je fis mine de payer. « Non non non, celle-ci est pour moi ! »

Je lui racontai donc Rome, les glaces le long du Tibre, le café debout au comptoir et la grandeur du Vatican. Il avait très envie d’y aller aussi, mais comme d’habitude, il m expliqua qu’il ne pouvait pas partir en vacances à cause de son chien et de ses deux chats. Seelon oi, il avait juste toujours peur de sortir de sa zone de confort. Il préférait retourner une nouvlle fois passer un week-end à Barcelone plutôt que de s’aventurer dans un endroit inconnu.

Toutefois, sa bonne humeur se dissipa lorsque je lui parlai de mon projet. Il croisa les bras, son regard fut dur et froid. Je l’abandonnais.

« Tu sais ce que je pense, c’est que comme d’habitude, tu veux fuir. »

Bim, le bougre marquait un point. C’était en effet mon habitude. J’essayai cependant de m justifier.

« Mitch, je t’ai déjà dit que je ne vais pas bien, et que je suis au bord du burn-out, si je ne suis pas en plein dedans. Je ne trouve pas cela normal d’avoir des idées noires, alors oui, je cherche un moyen de les fuir. Et on se connait depuis longtemps. À haque fois que je vis a Amsterdam, je me sens mal, et déprimé. Je n sais pas si c’est le manque de chaleur ou de soleil ou autre chose, mais tu sais que je ne me sens jamais bien. Ma joie de vivre, mon côté positif ne devient plus qu’une façade, mais je ne suis jamais moi-même. »

Mitch me regarda avec condescendance. « C’est toi qui as choisi d’aller habiter à l’autre bout du monde avec ton « amie » qui ne te parle toujours pas, je suppose ? Je t’ai toujours dit que tu étais le bienvenu à la maison ». Devant ma grimace, il ajouta « Oui, bon, cettefois on se serait mieux organisé. Je sais que j’ai pas été cool la dernière fois, mais bon, quand tu étais revenu de Thailande, ça s’était bien passé… »

Mitch avait un grand deux pièces (HLM) en plein centre de la ville, et effectivement, lorsque j’étais rentré en avance de Bangkok, il m’avait hébergé pendant quatre mois. Quatre mois éprouvant car il me faisait des cries de jalousie dès que je voyais des amis, et quand il était trop camé, il m’insultait.

Lors de on retour à Amsterdam, avant d’emménager chez Amandine, il m’avait proposé de retenter l’aventure. Cette fois, il se conduirait mieux! C’était sans compter sur son ex restée en bons termes, qui avait fini par lui dire qu’elle n’avait plus envie de le voir, ils n’avaient plus rien à se dire. Mitch avait été replongé dans ses patterns psychotiques liés à son enfence douloureuse. Il ne supportait plus de me savoir dans une autre pièce. « Je sais que tu te barres faire la boufe juste pour m’éviter, parce que toi aussi t penses que je suis un minable qui ne vaut rien ! Tu te sers juste de moi ! Tu es un connard! ». Un peu plus tard il mávait avoué être toujours amoureux de moi et avait tenté de m’embrasser. Le vivre-ensemble était vraiment magique… Je tentai de le raisonner pour lui prouver que mon voyage était pour moi, et pas contre lui.

« Voyons Mitch, depuis que tu me connais, je t’ai toujours dit que je voulais poursuivre ma découverte de la vie à l’étranger Au final, c’est moi qui fait du sur-place depuis plusieurs années au lieu de vivre mon rêve (j’ai définitivement tiré un trait sur gagner la Star Academy, donc il ne me este vraiment plus que ça), et peut-être que tout ce problème avec Amandine, c’est justement le signe qu’il est temps pour moi de regarder enfin ce que je veux. Et ce projet de voyage sans retour prévu, et même sans argent, je l’ai toujours souhaité, et je l’avais posé sur un étagère, où il prenait la poussière, jusqu’au moment où il serait trop tard… Ce départ, c’est peut-être une fuite, sûrement même… Mais c’est ce que je veux faire. tu te soouviens dee la foi où tu m’avais fait la gueule il y a 6 ans, quand on était encore ensemble, parce que tu m’avais entendu dire à des inconnus en boîte que je voulais aller vivre au Mexique ? ».

Il hocha la tête et concéda qu’en effet, cela avait toujours été dans mes discours. « Mais promets-moi que tu feras attention. Et que tu viendras me dire au-revoir avant de partir ».

Les quatre semaines qui suivirent, avant mon départ, j’allai le voir chaque lundi soir…

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